السبت، 9 نوفمبر 2013

مقال هاريس الجزء 4

6. — Mode opératoire.
Nous allons maintenant montrer la procédure en détail, en appli
quant la méthode à un texte spécifique, d'un type très courant aujour
d'hui 7 .
                                  Millions Can't Be Wrong
Millions of consumer bottles of X- have been sold since its introduction
a few years ago. And four out of five people in a nation wide survey say they
prefer X- to any hair tonic they've used. Four out of five people in a nation
wide survey can't be wrong. You too and your whole family will prefer Xto
any hair tonic you've used! Every year we sell more bottles of X- to satis
fied customers. You too will be satisfied!
6.1. Détermination des classes d'équivalence.
La première étape dans l'analyse du discours consiste à décider quels
éléments doivent être considérés comme équivalents, donc placés dans la
même colonne du tableau. Ce n'est pas toujours automatique, il ne s'agit
pas simplement de trouver ceux des éléments qui ont des environnements identiques, car 1° il peut y avoir plusieurs façons de couper une
phrase en parties équivalentes; et 2° il nous faut déterminer dans quelle
direction chercher les chaînes d'équivalence qui sont moins évidentes.
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7. Ceci est le texte authentique d'un slogan, que nous avons trouvé sur une carte,
qui selon toute vraisemblance, était accrochée à une bouteille de lotion capillaire. Un
très grand nombre de slogans ont été analysés, car ils offrent un matériau clair et répét
itif qui est relativement facile à manier, au stade où nous en sommes arrivés dans
l'analyse du discours. On a aussi analysé de nombreux autres types de textes — des
fragments de livres scolaires, de conversations, d'essais littéraires, etc., qui feront l'objet
d'une prochaine publication.
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Le point de départ le plus simple est d'examiner les mots du texte
qui sont le plus souvent répétés : presque tous les textes contiennent des
mots très souvent répétés 8
, qui sont souvent les mots-clés du texte. On
peut en toute certitude mettre dans une seule colonne, c'est-à-dire dans
une seule classe d'équivalence, les diverses occurrences de chacun de ces
mots. Et on peut mettre dans une seule autre classe d'équivalence les
mots voisins du mot-clé puisqu'ils se présentent dans des environnements
identiques. Dans notre texte, il n'y a pas apparemment de mots-clés;
mais nous pouvons partir de la séquence répétée can't be wrong, identique
et donc naturellement équivalente : Millions est alors équivalent (pour
ce texte) à Four out of five people in a nation wide survey, puisque tous
deux se trouvent devant can't be wrong.
Cette première étape pourrait aussi, bien entendu, être effectuée
pour des mots répétés tels que of. Mais si nous devions regrouper tous les
environnements du mot of, nous ne pourrions pas utiliser la classe d'équi
valence qui en résulterait pour construire une chaîne d'autres équivalences,
car on ne trouverait rien d'autre dans leur environnement. Tandis que
la classe contenant millions et four out of five, que nous obtenons à partir
des répétitions de can't be wrong, se révélera, dans les paragraphes sui
vants, liée à d'autres parties de ce texte.
En utilisant ainsi les répétitions, nous en venons à construire des
chaînes d'équivalence : nous nous demandons quels autres environnements
se présentent pour millions et four out of five... Pour millions nous avons
un autre environnement, à savoir of consumer bottles, etc., mais nous
verrons plus tard (paragraphe 9) que cet environnement s'oppose aux
environnements de four out of five; nous laisserons donc provisoirement
de côté la séquence of consumer bottles, etc. Quant à Four out of five in
a nation wide survey, nous le trouvons dans un autre environnement
say they prefer X- to any hair tonic they 've used.
Nous suivons cette chaîne d'équivalence en cherchant un autre env
ironnement dans lequel say they prefer X- se trouve; il y a bien une autre
occurrence de cette séquence, mais elle se différencie de la première par
you à la place de they. A première vue, il paraît donc impossible de consi
dérer ces deux séquences comme équivalentes, puisque notre méthode
ne donne aucune technique d'approximation, aucun moyen d'estimer
une différence plus ou moins grande, qui puisse nous permettre de
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8. Ceci est même vrai, bien qu'à un moindre degré, dans des textes écrits par ceux
qui respectent les consignes scolaires concernant l'emploi des synonymes pour éviter
les répétitions. Dans ce cas, on trouvera souvent les synonymes dans les mêmes env
ironnements que le mot originel à ne pas répéter. Au contraire, quand un auteur a inten
tionnellement utilisé un mot différent pour exposer une nuance particulière de sens que
ce mot exprime, il y aura souvent une différence correspondante entre les environ
nements du synonyme et du mot originel.
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dire que ces deux séquences sont assez semblables pour être considérées
comme équivalentes. En fait, puisque nous n'opérons pas sur le sens des
morphèmes, le remplacement de they par you pourrait constituer une
différence importante (comme ce serait le cas si tout le texte traitait de la
distinction entre you et they). Telles quelles, ces deux séquences ne seraient
donc pas rapprochées par notre méthode; tout ce que cette méthode
pourrait faire, serait de trier les parties identiques et les parties diffé
rentes. En fait il se trouve cependant qu'un examen un peu plus appro
fondi montre que ces deux séquences sont contextuellement identiques
— c'est-à-dire identiques quant à leur environnement pertinent ou
contexte. On verra cela au paragraphe 7.1.
Dans l'élaboration des chaînes d'équivalence, il importe de se confor
merrig oureusement aux exigences formelles de la méthode, ceci constitue
la première garantie; si nous ne faisons jamais d'approximations, si nous
ne négligeons jamais une « petite » différence dans l'environnement, nous
serons assurés que deux membres quelconques d'une même classe d'équi
valence ont au moins un environnement en commun. Si nous voulons
mettre dans une même classe deux éléments alors qu'aucun environne
mendet l'u n n'est identique à un environnement de l'autre, il nous faudra
ajouter à la méthode un postulat explicite, qui rendra égaux deux env
ironnements ou neutralisera leur différence.
Il faut enfin examiner, quand on se demande s'il faut inclure ou non
deux éléments dans une même classe d'équivalence, comment fonctionner
aitdan,s l'analyse du texte, la classe qui résulterait de cette inclusion,
c'est-à-dire le genre de tableau à double entrée que l'on obtiendrait en
utilisant cette classe : ce facteur doit jouer un rôle, car il y a souvent
plusieurs chaînes d'équivalence possibles qui satisfont à la méthode. Il
ne s'agit pas de considérer des critères externes, comme la longueur de
la chaîne par exemple; il s'agit plutôt de chercher une distribution syst
ématique des classes, c'est-à-dire d'essayer d'établir en termes de ces
classes un certain fait structurel sur le texte. Autrement dit, nous essayons
de dresser des classes telles qu'elles aient une distribution intéressante
pour notre texte. On pourrait penser que c'est une garantie plutôt cir
culaire pour la construction des chaînes d'équivalence; mais cela signifie
simplement que toutes les fois que nous devons décider s'il faut pousser
plus loin une chaîne d'équivalence, nous étudions comment le nouveau
jalon s'inscrira dans notre texte analysé, tel qu'il se présentera une fois
représenté en fonction de cette nouvelle classe. On utilise aussi ce genre
de considération en linguistique descriptive quand on doit décider, par
exemple, jusqu'où aller dans la subdivision d'une séquence phonologique
en morphèmes 9.
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9. Cf. Methods in structural Linguistics, p. 160, de Harris (Chicago, 1951). Il va sans
dire que cet emploi vague de la prévision est une formulation préliminaire. Des analyses
poussées montreront ce que l'on peut attendre des différents types de chaînes d'équi
valence, et permettront ainsi une formulation plus précise des garanties.
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On pourrait demander de quel droit nous mettons deux mots dans
une même classe d'équivalence pour l'unique raison qu'ils se présentent
tous deux dans le même environnement. Ce à quoi nous répondrons que
la classe d'équivalence indique seulement ce que font distributionnellement
ses membres dans le texte : si, dans ce texte, deux mots ne se pré
sentent que dans des environnements identiques ou équivalents, alors,
dans ce texte, il n'y a pas de différence dans leur distribution (à part leur
ordre dans la colonne, qui est préservé). Nous ne nions pas qu'il puisse y
avoir des différences de sens ou de distribution en dehors de ce texte.
Nous avons jusqu'ici reconnu deux classes d'équivalence. L'une,
que nous appellerons P, contient pour l'instant :
Millions
Four out of five people in a nation wide survey
l'autre, que nous appellerons W, contient pour l'instant :
Can't be wrong
sag they prefer X- to any hair tonic they've used.
6.2. Segmentation.
Dès que nous voyons à peu près quelles classes d'équivalence nou&
voudrions expérimenter dans notre texte, nous le divisons en segments
successifs de manière à avoir, dans chaque segment, des occurrences
semblables des mêmes classes d'équivalences. Si nous avons jusqu'ici les
classes P et W et si nous avons quelques successions de la forme PW,
nous essayons de les diviser en segments contenant chacun exactement un P
et un W. Par exemple, le titre du slogan est représenté par PW. La pre
mière phrase après le titre paraît contenir un P (le mot Millions), mais le
reste de la phrase n'est pas égal à W et ne le contient pas; on laisse
donc la phrase non analysée, et même son P est-il douteux.
L'appartenance d'un élément à une classe particulière dépend tou
jours de l'appartenance de son environnement. Les éléments ne se défi
nissent qu'en fonction de leur environnement. Ainsi donc, il se pourrait
que le Millions de cette phrase ne soit pas le même mot que le Millions
du titre. En linguistique descriptive, deux segments identiques du point
de vue phonologique ne constituent un même morphème que s'ils figurent
dans la même classe de morphèmes : il faudrait probablement considérer
sun (soleil) et son (fils) comme le « même » morphème, au même titre
que table (de bois) et table (de logarithmes); s'ils figurent dans des classes
de morphèmes différentes, comme par exemple sea (mer) et see (voir),
ils ne sont certainement pas le même morphème; et si nous voulons ne pas
faire disparaître le rapport entre (a) table (une table) et (to) table (tabul
er)n ous devons distinguer des morphèmes classés et des morphèmes non
classés, et dire que le morphème non classé table figure à la fois dans la
classe N et dans la classe V. De la même façon, si nous rencontrons Mill
ions deux fois, nous essayons de le considérer comme un « même » morphème répété (donc de la même classe), et de considérer ainsi ses deux
environnements comme équivalents. Mais il se peut que nous découvrions
ensuite qu'on obtient une meilleure analyse du texte en ne considérant
pas ces deux environnements comme équivalents (parce que le premier
environnement est équivalent à une certaine séquence A dans le texte,
tandis que le second est équivalent à une autre séquence B, qui n'est pas
équivalente à A). Ainsi donc il se peut que nous ayons à considérer les
deux occurrences de millions comme appartenant à deux classes diffé
rentes. Nous verrons à la section 9 que c'est bien le cas ici.
ReVenons-en à notre segmentation. La deuxième phrase du texte
est PW, et la troisième PW. Nous essayons donc de segmenter notre texte
en tranches successives contenant chacune exactement PW et pas plus.
Ces tranches seront alors les rangées successives de notre tableau à double
entrée. Il s'agira souvent d'une phrase entière, mais pas nécessairement :
les différentes sections d'une phrase composée, chacune ayant sa propre
structure de phrase (comme les deux E'T du paragraphe 5.3.), peuvent
aussi constituer des tranches. Mais toute autre portion de la phrase peut
aussi constituer une de ces tranches. Par exemple, si nous avions dans
notre slogan la phrase : Millions of people — four out of five — can't
be wrong when they say they prefer X, qui, telle qu'elle est là, paraît consis
teren PPWW, nous essaierions de la réduire à deux segments PW.
Ces segmentations, moins évidentes, demandent la plus grande attention,
car nous voulons non seulement que les occurrences de P et W soient les
mêmes dans chaque segment, mais aussi que le rapport entre P et W
soit le même. Quand, dans une suite de phrases, chaque phrase tout entière
se réduit à PW,le rapport entre P et W dans chaque segment est le même;
la linguistique descriptive nous apprend que c'est le rapport entre sujet
et prédicat. Nous n'avons pas besoin d'utiliser ce renseignement spéci
fique pour analyser notre texte en PW successifs, mais nous tenons pour
acquis que, quel que soit le rapport entre P et W dans un segment, il est
le même dans tous les autres segments. Sans quoi il serait faux de dire,
en face d'un tableau à double entrée, comme les TE successifs du para
graphe 5.4., que les segments successifs sont identiques pour ce qui est
de T et E. Nous verrons aux paragraphes 7.2. et 7.3. les techniques
permettant de vérifier que le rapport entre les classes d'équivalence de
chaque rangée est le même.
6.3. Séries de segments semblables.
On ne réussira généralement pas à diviser tout un texte en segments
contenant les mêmes classes d'équivalence (dans le même rapport les
unes par rapport aux autres). Il peut y avoir ici et là des phrases qui
tout simplement ne contiennent pas ces classes : elles peuvent se révéler
être des phrases d'introduction ou des ramifications d'une autre série
de classes d'équivalence. Et le texte peut être constitué de morceaux suc
cessifs, sortes de sous-textes à l'intérieur du texte principal, comme des paragraphes ou des chapitres contenant chacun ses propres classes d'équi
valence différentes de celles des autres morceaux.
En cherchant les segments qui contiennent les mêmes classes, on
découvrira les limites de cette appartenance à une même classe, c'està-
dire les endroits où l'on obtient des fragments du texte contenant des
classes différentes. En règle générale un texte ne se réduira donc pas à
une seule série de rangées identiques (chaque rangée, comme TE, repré
sentant un fragment contenant les mêmes classes d'équivalence), mais à
une succession de séries de rangées identiques à l'intérieur de chaque série
avec, ici et là, des rangées individuelles et différentes.
Ayant obtenu ce résultat, nous comparons alors les différentes séries
et rangées individuelles, pour voir leurs ressemblances et leurs différences
en ce qui concerne l'agencement de leurs classes, que les classes spéci
fiques soient différentes ou non. Nous essayons de découvrir des schemes
dans l'occurrence de ces ressemblances au cours de la succession des séries
et des rangées individuelles. Par exemple, supposons un texte de la
forme AB TE TE TE A'B' EP EP AB KD LM LM K'D' MS MS MS
FBV MS. Si nous utilisons des crochets pour représenter une série de
fragments de la même forme en laissant momentanément BV de côté,
nous pouvons alors représenter le texte par AB [TE] A'B' [EP] AB KD
[LM] K'D' [MS]. Nous remarquons alors que AB [TE] A'B' [EP] et KD
[LM] K'D' [MS] sont structurellement identiques : tous deux sont de
la forme w [xy] w' [yz]; c'est un rapport particulier entre w, x, y et z;
notre texte consiste en deux occurrences de cette structure, plus une
deuxième apparition du w de la première occurrence (c'est-à-dire le AB)
entre les deux structures (ou avant la seconde structure), et plus un FBV
unique avant la fin de la dernière structure.


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